Après un an passé en Australie, c’est le moment de rentrer après avoir voyagé au long cours.
RENTRER après avoir voyagé EST UN SENTIMENT TRÈS ÉTRANGE QUE TOUTE PERSONNE QUI A VOYAGÉ AU LONG COURS PEU BIEN COMPRENDRE
UN MIX D’ÉMOTIONS MULTIPLES ET CONTRADICTOIRES
- La hâte de rentrer, de revoir tous ses proches qui nous ont tant manqué
- De retrouver son confort, ses affaires
- Mais en même temps cette PEUR de la vie qui nous attend au retour, cette PEUR d’avoir trop changé et d’être trop décalée par rapport à la vie qu’on a laissée, cette PEUR de se sentir un peu incomprise par ceux qui n’ont pas vécu cette année de la même manière que nous.
Un an de voyage, c’est beaucoup plus long qu’un an.
Le temps perd de son sens, et s’étend pour laisser la place à toutes les expériences que l’on vit, toutes les rencontres que l’on fait. C’est une année riche, une année puissance dix, un condensé de vécu où l’on apprend plus sur la vie, sur soi et sur les autres que pendant une période largement plus longue de vie dans son environnement classique.
On change bien évidemment, on évolue, on réfléchit, on remet en cause ses principes, ses valeurs, ses manières de penser et de voir… J’en tremble en écrivant. Le voyage, c’est dingue, mais c’est un vrai apprentissage, un vrai exercice de l’esprit et tout ce dont on était persuadé avant, tous les projets d’avenir, les désirs de vie, sont un remis en question et on en revient un peu chamboulé, la tête pleine de projets bien éloignés de ceux qu’on avait avant de partir,
ON REVIENT DIFFÉRENT, REFFORMATÉ
Sans trop savoir quels mots mettre sur ce phénomène afin de l’expliquer. On a juste vécu « ceci », rencontré « un tel », discuté de « ceci » avec « un autre tel », réfléchi seule face à la mer et avec son carnet de notes à « cela », et c’est cette addition de toutes ces choses qui expliquent notre changement, profond et finalement subtil car au final, on est quand même toujours la même personne.
Peut être juste la version 2.0 de nous-même 🙂
DONC OUI, C’EST UN PEU EFFRAYANT DE REVENIR DANS LE MONDE QUE L’ON A LAISSÉ, CAR ON NE SAIT PAS À QUEL POINT ON A CHANGÉ ET DANS QUELLE MESURE LA RÉADAPTATION VA ÊTRE DIFFICILE.
J’ai lu un excellent article sur un blog, d’une jeune voyageuse (Sur le blog de Voyages ect), et j’aimerais utiliser quelques extraits de sa plume qui m’ont beaucoup émue. Elle, était déjà rentrée à la rédaction de son article, mais on se rend bien compte que tous les voyageurs au long cours se retrouvent confrontés aux mêmes problèmes lorsque le temps de rentrer chez soi est venu.
Voici ses mots :
» VOYAGER AU LONG COURS, C’EST :
– Sortir de la routine et prendre le temps de vivre
– Dire adieu à ses principes et ses repères, être face à soi-même et repousser chaque jour ses limites
– Voir sa vie réduite à un sac à dos pesant de 15 à 20kg et se sentir heureux de vivre sans superflu
– Avoir un budget quotidien mini-serré, vivre selon la devise « gagner rien, dépenser (presque) rien », sortir de cette vie de consommation de masse et ne pas s’en porter plus mal
– Dormir dans des hôtels sous étoilés, souvent dans des dortoirs bruyants et sans intimité, se laver dans des douches à la propreté douteuse et s’accommoder de tout cela sans se poser de question
– Passer de nombreuses nuits dans des trains ou des bus sans confort, être éreinté à l’arrivée mais se dire que l’aventure forme la jeunesse
– Faire attention à ce (et ceux) qui nous entoure(nt) et s’ouvrir sur l’extérieur, faire tomber les barrières de l’individualisme et de l’intolérance
– Aller quotidiennement à la rencontre de la générosité du monde, vivre de très beaux instants de vie avec des locaux et chaque jour se poser la question « est-ce que j’aurais fait ça chez moi avec des étrangers ? » et se dire que non
– Revenir à l’essentiel et réaliser qu’on n’a jamais été aussi heureux qu’avec ce minimum vital
– S’armer de patience, faire face aux imprévus, détecter les arnaques, vivre 15 vies en une et s’adapter à toutes les situations
– S’endormir heureux et avoir hâte d’être le lendemain
– Se lever heureux et avoir hâte de commencer sa journée
LE RETOUR C’EST LOST IN TRANSLATION
(j’ai effacé quelques parties remplacées par […] car je les trouvais un peu « Too much » et pas adaptées à ce que je pense)Quand on a vécu tout cela et bien plus encore, revenir à notre vie d’avant, à une vie que certains disent « normale », c’est prendre une grande claque, un coup de massue sans s’y attendre ! Passée l’étape un peu grisante des retrouvailles avec les proches, bienvenue dans Lost in translation dans son pays natal. Le choc est grand et chaque jour on se demande pourquoi on est rentré et quand est-ce qu’on repart ?
VOICI EN VRAC QUELQUES SITUATIONS AUXQUELLES ON DOIT MALHEUREUSEMENT FAIRE FACE :
– Rentrer dans un magasin, se sentir agressée par le bruit, les lumières, la foule et ressortir au bout d’une minute en larmes, dégoutée par le « trop »
– Rentrer dans le métro, se sentir désorientée, faire face à la bêtise humaine et à l’intolérance, se demander ce qu’on fait là et ressortir en pleurs
– Poser une question d’orientation à ses compatriotes dans la rue et donner raison aux étrangers quand ils disent que la France fait partie des pays les moins accueillants au monde
– Se prendre de plein fouet le négativisme et l’anxiété des français, ne pas comprendre et avoir l’impression de sortir tout droit du monde magique de Oui-Oui
– Avoir l’impression d’être une extra-terrestre qui parlerait philosophie de la vie
– Avoir un recul sur la vie et se rendre compte que cela dérange
– S’entendre dire à maintes reprises qu’on a de la chance d’avoir fait un si beau voyage et répondre à chaque fois que parler d’audace serait peut-être plus approprié
– Comprendre dans le regard et l’attitude des autres que l’on a changé et que nos attentes de la vie ne sont plus les mêmes
– Avoir des attentes simples de la vie et avoir l’impression qu’elles sont assimilées à un manque d’ambition plutôt qu’à une simple recherche de bonheur
– Prendre conscience (encore plus que pendant son voyage) que les plus pauvres sont finalement les plus riches
[…]– Rentrer chez soi après une soirée et avoir l’impression d’en être passée à côté
[…]– Se coucher et se dire que demain ressemblera malheureusement à aujourd’hui et que l’imprévu fait malheureusement place à la routine, à l’organisation, à cette vie rangée et normale que j’affectionne si peu mais à laquelle il faut s’adapter
[…]– Se prendre de plein fouet le stress de la vie quotidienne des autres et ne pas comprendre pourquoi tout ce stress
[…]COMMENT JE ME SENS : OUI, ÇA ME REND UN PEU ANXIEUSE, CE RETOUR.
J’ai moi aussi tant de personnes qui comptent dans mon coeur et que j’ai hâte de revoir, avec qui j’ai hâte de partager, et avec qui je sais que je me sentirais comprise.Je pense qu’ici, l’article renvoie plus au monde en général, dans la rue, dans les soirées, etc. En tout cas moi c’est comme ça que je l’interprète.
Je pense aussi que dès que de nouveaux projets fleurissent, on se sent occupé par autre chose et le retour s’adoucit.
J’AI LA TÊTE VIDE, MAIS REMPLIE DE PROJETS À LA FOIS
TOUT EST POSSIBLE.
Je savais pas que tu avis fait ça !!!! C’est dur de rentrer après être partie vivre à l’étranger, tellement dur que moi je suis repartie ahahah je suis rentrée pour aller chercher mes affaires et bastaaaaaa ahahah
Auteur/autrice
Et siiii 🙂 Avant de me poser ici en Suède j’ai beaucoup vadrouillé pendant 1 an et demi en Australie et Asie. C’est d’ailleurs ça qui m’a amenée ici : la rencontre de mon charmant chéri Suédois en Australie. Le voyage au long cours m’a tellement fait grandir, m’a tellement ouvert les yeux sur le monde, sur moi même. C’était un véritable voyage d’ouverture aux autres et d’introspection aussi, qui a dessiné ma vie d’aujourd’hui. En rentrant j’étais paumée car le retour était dûr, mais j’ai trouvé ma place maintenant et je SUIS TROP HEUREUSE d’avoir vécu cette expérience. Et au final en tant qu’expat je continue quand même à voyager 🙂 Tout comme toi du coup.
Des bisous mon chat ! Bon weekend !