Mon récit de grossesse

Mon récit de grossesse

Hello tout le monde. Aujourd’hui, à quelques jours à peine du grand jour J, de la rencontre avec mon bébé, probablement la plus belle rencontre de ma vie, je voulais poser quelques mots noir sur blanc pour vous raconter ma grossesse. Et quelque part, me la reraconter a moi aussi, pour ne jamais oublier. Une grossesse parfaitement imparfaite, à la fois douce, facile, dont j’ai vraiment savouré chaque moment. Mais aussi, une grossesse avec un fond un peu anxiogène, en raison d’une complication relativement rare (je dis « relativement« , car ce n’est pas SI rare, environ une grossesse sur 250) qui m’a valu pas mal de contrôles tout du long, des espoirs, de grosses déceptions et une naissance qui finalement ne se passera pas comme je l’aurai espéré. Mais globalement, une magnifique expérience. Un beau voyage vers la maternité. J‘ai adore être enceinte, et j’ai aussi compris qu’en matière de maternité, on ne peut rien contrôler. Ces 9 mois de ma vie m’auront appris à être résiliente, à accepter, à profiter du positif et à me relaxer plus que jamais. Allez, je vous raconte tout ! C’est parti pour mon récit de grossesse.

Mon récit de grossesse : ma grossesse parfaitement imparfaite

Comment j’ai appris que j’étais enceinte

Être parents, on en parlait depuis longtemps avec Simon. Depuis notre rencontre en 2013 en Australie, de fétards, baroudeurs, nous sommes passés à l’étape de vie suivante en nous installant ensemble en Suède en 2015. En 2016, nous avons agrandi notre famille avec notre petite minette Leia, puis très rapidement nous avons parlé de projets d’enfants ensemble. Par contre, on n’était pas prêts. On s’était dit qu’on attendrait le bon moment pour commencer à essayer.

Nous avons une petite tradition : chaque Nouvel An, il me pose une question importante pour l’année à venir. Pourquoi? Car notre histoire « sérieuse » a commencé ainsi. Après notre année ensemble en Australie, nous étions ensemble à distance depuis nos pays respectifs (France/Suède). Puis, je lui ai fait la surprise d’aller lui rendre visite en Suède pour le Nouvel An 2014 et aux 12 coups de minuit il m’a demandé : « veux-tu emménager en Suède avec moi? ». Depuis, on a gardé cette tradition, chaque année. Et vous avez deviné ce qu’il m’a demandé en 2019? « Cette année, on essaie pour de vrai d’avoir un bébé? » . En fait je vous dis qu’il me « demande », mais c’est plus une décision qu’on prend à deux, souvent, on en discute quelques jours avant et au moment des 12 coups de minuit on officialise. En 2018, on avait décidé d’arrêter ma pilule, mais de continuer à se protéger autrement. Histoire que mon corps reprenne ses droits, et ses cycles naturels, avant de commencer les essais bébé. En 2019, on s’était donc donné l’année 2020 pour essayer, sans se mettre la pression. Et puis, comme j’ai déjà passé les 30 ans et que je sais que cela peut prendre longtemps (environ 8 mois pour tomber enceinte en moyenne), au mois de mars, on a arrêté de se protéger, en se disant que cela allait sûrement prendre plusieurs mois, de toute façon…

Tu PARLES 😉 ! Avril… pas de règles. Alors qu’elles sont normalement super régulières. Puis, une éruption de boutons pas possible. Ayant eu de l’acné hormonale à l’arrêt de ma pilule, je SAVAIS que lorsque j’avais des boutons, cela voulait dire « chamboulement hormonal ». Quel autre chamboulement possible à ce moment-là qu’une grossesse? Non, mais serait-ce possible? Du premier coup, comme ça? Et une douleur aux seins aussi… je ne vous dis pas!

C‘est marrant, car au fond de moi, je le savais. Mais une plus grosse partie de moi n’y croyait pas. Je me rappelle avoir attendu environ 5 jours de retard de règles et d’avoir dit à Simon quand on faisait les courses : « viens, on va à la pharmacie acheter un test juste pour voir ». On y va, on achète un paquet de 2 tests. Il me dit « peut-être prends-en 2 paquets comme ça on en a d’avance ». Je lui réponds, non non… si ça se trouve on en aura même pas besoin et on va dépenser nos sous pour rien (bah oui, car au fond de moi, je savais qu’un seul test suffirait…).

On passe au magasin d’alcool, Simon achète quelques bières et moi aussi. Je me dis : « allez, ce soir je me bois une petite bière ou 2 et demain matin je fais le test ». Puis finalement, arrivée a la maison, impossible de boire une bière dans le doute… Le lendemain matin, vers 9h, je rentre dans la salle de bains, sans même rien dire à Simon qui était en réunion matinale en télétravail. Je me suis dit « mais non, je ne suis pas enceinte de toute façon, ce n’est pas possible ». Je fais le test et la… 2 grosses barres roses très, très prononcées. Le test disait que cela pouvait prendre quelques minutes. Moi, en 5 secondes elles étaient là.

WOW. Je suis enceinte. Je n’en reviens pas. Mélange de surprise, car je ne m’y attendais pas, de choc, mais tellement de bonheur. Je sors des toilettes, heureusement Simon avait fini son « morning meeting » qui ne dure que quelques minutes chaque jour, et là je lui dis… « Mon amour, je suis enceinte !!!! » . Il me dit « MAIS NONNN« , je lui dis « bah si, regarde… je n’en reviens pas ». Et là, il me saute au cou, on s’embrasse. On est surpris, un peu choqués, mais HEUREUX.

Cette journée a été un peu hors du temps. On ne réalisait pas. Le soir, après le boulot, on est tout de suite descendus à la clinique de sages-femmes juste en bas de chez moi (j’ai la chance d’en avoir une juste dans l’immeuble) et je me suis inscrite pour mon suivi de grossesse. J’apprends que je suis enceinte de 5 semaines. J’avais déjà mon premier rendez-vous prévu pour dans 2 semaines environ. Voilà, c’était pour de vrai. Ensuite, on a été se faire une balade dans la nature derrière chez nous. On n’arrêtait pas de se répéter que c’était dingue, que c’était fou. Que c’était venu SI vite ! Du premier coup. Qu’on avait tellement de chance ! Qu’on était choqués ! Mais heureux.

Je me souviendrai toute ma vie de l’euphorie de cette journée, entre surprise et bonheur. Et pour couronner le tout, on a vu un cerf courir dans la nature devant nous lorsqu’on marchait… un peu magique.

Le premier trimestre : heureuse mais dûr dûr

J’étais donc enceinte de 5 semaines au moment de faire le test. Premier mois déjà écoulé. Et à part des douleurs aux nénés, une pêche d’enfer pour le moment. Je télécharge deux ou trois applications de grossesse, et mon grand voyage initiatique vers la maternité commence. Je lis partout que le premier trimestre est le plus compliqué, souvent, avec beaucoup de nausées et de fatigue. Pour le moment, je me sens bien… j’en profite. Bon, cela a duré jusqu’à la semaine 10 environ, haha. Après, j’ai eu 6 semaines bien bien rudes. Fatigue extrême. Ballonnements. Nausées. Dégoût constant. Ce n’était vraiment pas facile, mais c’est normal ! Si cela vous dit d’en savoir plus, j’avais écrit un article dédié à ce premier trimestre de la grossesse : comment survivre au premier trimestre de grossesse ? Vous y trouverez également plein de conseils pour alléger vos petites contrariétés.

À la fin de ce premier trimestre, la première échographie. Quel moment magique, de voir son bébé pour la première fois. Cela concrétise tout, cela rend tout si réel. Malheureusement, en raison du Covid, Simon n’a pas pu être dans la salle. Heureusement, j’ai pu le mettre en visioconférence donc il n‘a rien loupé. C’était difficile d’accepter de ne pas vivre ce moment si unique, si inédit, ensemble, en chair et en os… mais on n’avait pas le choix. Ici déjà, la résilience commençait. « Accepte ce que tu ne peux pas changer ».

Bilan de l’échographie? Un bébé en bonne santé, une maman en bonne santé. Tout va bien. Le bonheur, que demander de plus? On était vraiment heureux! Et, le fameux « cap des 3 mois » passé, il était temps de l’annoncer a tous nos amis et notre famille (hormis nos parents qui le savaient déjà). Encore beaucoup de beaux moments d’émotion à venir.

Notre petit bébé nous a fait nous décider sur plein de nouvelles étapes de vie. On a acheté une voiture car on s’est dit que c’était le moment avec bébé qui arrivait (enfin, en leasing). On a commencé à chercher un nouvel appartement, plus grand, pour que notre petit ange ait sa chambre. Nous déménagerions en Octobre.

Le deuxième trimestre : sur un petit nuage rose, avec un orage en fond

Mon deuxième trimestre, je le décris comme un petit nuage rose. Oui, car c’était le printemps/été, je me sentais SUPER bien, plus de nausées, plus de fatigue, rien. Une pêche d’enfer, un bonheur d’être enceinte, de suivre l’évolution de mon bébé au fur et à mesure des rdvs sage-femme, et avec mes applications qui m’envoyaient des notifications quotidiennes. Quelle magie ! On se sent si petite face à l’immensité de la nature. Notre corps, ce géant. Comment apprend-il à faire tout cela tout seul, sans même qu’on ait à y penser? Créer un être humain! Pour vous dire, je suis du genre à m’extasier quand je plante une graine dans de la terre et qu’une plante pousse quelques jours après, puis, quelques semaines après, un fruit, une fleur, un légume. Imaginez ici… un bébé. Je suis fascinée, émerveillée, tout simplement.

Le jour de mon anniversaire, j’ai senti bébé pour la première fois. Décidément, il est déjà romantique ce petit amour. « FamFam », on l’appelait (un diminutif mignon de « Family ») ne sachant pas encore son sexe. Pas un gros mouvement… juste des petites bulles. Mais les bulles de mon bébé, logé au creux de mon ventre, magique. Son premier cadeau d’anniversaire pour maman.

Nous avons profité de belles vacances en Suède pendant l’été, à se promener en nature et faire des projets de parenté. Encore une fois, résilience cependant : on avait normalement prévu d’aller en France, puis en Espagne, voir ma famille et mes amis. Mais… en raison du covid, frontières fermées, et pas envie de prendre de risques enceinte et donc, nous sommes restés sur place. Nous l’avions compris : nous ne verrions sûrement pas notre famille cet été, mais nous espérions remédier vite à cela en septembre!

Et ce titre alors? Pourquoi je parle d’orage? Parce que c’est au 2e trimestre que ma complication est née. À la seconde échographie (vers 19 semaines), on m’a diagnostiqué un placenta « bas ». Heu… OK, ça veut dire quoi?

Un placenta bas, m’explique le docteur, s’il recouvre le col de l’utérus ou en est trop proche, cela empêche bébé de passer par les voies naturelles, lors de la naissance. Il faudra donc recourir à une césarienne s’il ne remonte pas. Mais que je ne m’inquiète pas ! C’est très fréquent : environ 15% des femmes en début de grossesse. Et 99% des placentas remontent gentiment, tous seuls. OK, bah ça va. On me dit donc de ne pas m’inquiéter, et simplement d’appeler tout de suite ma sage-femme ou l’hôpital si j’ai des saignements abondants, qui peuvent être une conséquence de ce que j’ai. Bon… OK. Je risque quoi si je saigne? Un accouchement prématuré, un retard de croissance du bébé. Mais encore une fois, « je ne dois pas m’inquiéter ». Dans la plupart des cas, tout se passe bien.

Autrement, le reste de cette deuxième écho était magique. J’ai pu revoir mon bébé, tellement bien formé, tellement humain déjà. Découvrir le sexe, une petite fille… que de bonheur ! Simon n’était toujours pas là en présentiel à cause du covid, mais dans la voiture en visio.

En sortant, je lui saute au cou ! On va avoir une petite fille ! Mais, un peu inquiète de ce que je viens d’apprendre quand même. J’ai un terrain assez anxieux et hypocondriaque qui n’aide pas.

Le jour même, et les jours d’après, je fais ce qu’il ne faut SURTOUT pas faire : aller sur Google. Je cherche en français, « placenta bas », en anglais « low placenta » et je lis tout un tas d’horreurs… Risques d’hémorragies graves pendant la grossesse, risque de bébé prématuré, risque de mauvaise croissance de bébé. Risque d’alitement en fin de grossesse de plusieurs mois, de repos pelvien forcé (comprendre : plus de câlins intimes). Je pose un mot sur ce que j’ai : « un placenta praevia », une complication plutôt rare. Mais pas tant. Je vois aussi qu’une AUTRE complication beaucoup plus grave peut s’ajouter à la mienne : un cas plus rare où le placenta ne sort pas le jour de l’accouchement et peut conduire à des hémorragies très sérieuses. Je vois des mots vraiment HORRIBLES comme « risque de mortalité maternelle », « ablation de l’utérus »… Je fais des calculs… quels sont mes risques? Mon cerveau tourne. Je pleure. Je craque. Google n’est jamais une bonne chose ! Le docteur, elle, avait été super positive !

Heureusement, Simon me console, les larmes me libèrent, ça passe… Je me dis que je vais attendre patiemment la troisième échographie pour apprendre que comme dans 99% des cas, et donc le mien je l’espère, mon placenta aurait remonté.

Et là, je ne sais pas par quelle magie, moi qui suis SI anxieuse d’habitude, j’arrive non pas à ne plus y penser, mais à enfouir cela bien au fond de ma tête, bien loin. J’ai été zen tout le 2e trimestre, j’ai profité de mon petit nuage rose. De ma grossesse parfaitement imparfaite. De mon bébé qui se développait parfaitement bien, d’aucun saignement et de ma pêche d’enfer !

Voir mon bidon qui s’arrondissait, sentir de plus en plus ma petite fille… Le bonheur, tout simplement. Malgré les kilos qui s’aditionnaient sur la balance. Malgré les brûlures d’estomac pas très agréables (j’en ai eu toute ma grossesse). J’adorais voir mon corps changer, s’étendre, faire de la place pour mon petit bébé qui grandissait. J’adorais préparer, imaginer son arrivée. Penser à toutes les choses qu’il faudrait acheter (je vous laisse lire mon article sur la liste des essentiels pour une naissance)… commencer notre petit cocon. L’imaginer dans ses petits vêtements, faire des lessives, plier, ranger. Aménager sa petite chambre. Lui parler. Lui choisir un prénom, notre petite É… Lui chanter des chansons, dont une chanson que je lui ai chantée TOUS LES JOURS pour qu’elle s’en rappelle une fois sortie du ventre. Écouter des dizaines de podcasts sur la maternité… lire des livres. Apprendre. Apprendre sur comment devenir une mère. Des parents. Un BON-HEUR.

Au final, je crois que je n’ai eu qu’une autre crise de larmes, un jour, après avoir encore passé trop de temps sur Google. Mais encore une fois, cela a duré quoi… 2h… et je me suis ressaisie. Back to happiness !

Le troisième trimestre : accepter. Respirer. Profiter malgré tout.

Au moment de la deuxième écho, le docteur m’avait donné rendez-vous pour deux autres échographies de suivi. Une à 30 semaines, une à 35. Pour suivre l’évolution de ce cher placenta, du coup. Vérifier qu’il remontait bien comme il fallait. Entre-temps, je n’ai cessé de me répéter que tout irait bien. Que mon placenta allait remonter, que j’accoucherai par voie basse, sans péridurale, comme je le voulais.

Mes parents, ma famille, tout le monde me disait pareil. Dans 99% des cas, le placenta remonte, donc pour moi aussi, c’est quasi sûr qu’il remontera ! J’ai lu tellement de forums, j’ai même rejoint un groupe de grossesse sur Facebook ou j’ai fait un appel à témoins et quasiment tout le monde m’a rassurée : « Oui, moi aussi j’ai eu ça… il est remonté tout seul au 3e trimestre, t’en fais pas ». Sauf quelques exceptions, les 1% du coup. J’ai même une amie qui a eu le même diagnostic que moi au 2d trimestre. Elle a eu plus d’échos de suivi que moi vivant en Espagne (les femmes ont quasi une écho par mois, là-bas!) et son placenta était bien remonté. Tout cela m’a rassurée.

À ma troisième écho, j’étais bien bien stressée. Mais au fond de moi, je savais que j’allais sûrement apprendre une bonne nouvelle. Et de bonnes nouvelles, j’en ai eu! Un bébé toujours en merveilleuse santé, mon petit amour allait si bien. Quel bonheur ! J’ai pu la voir en 3D, magique… Par contre… le placenta… lui… n’avait presque pas bougé. AIE ! Là, je vois le médecin qui change de discours. Elle me dit qu’à ce stade, il pourrait toujours bouger… mais qu’il fallait que je me prépare à l’éventualité d’une césarienne. Le choc. J’apprends aussi qu’en raison du Covid et des restrictions, Simon ne pourrait pas être présent lors de la césarienne. Double choc.

Je parle à ma sage-femme quelques jours plus tard : j’ai tellement peur des anesthésies, des opérations. Je n’ai jamais rien subi de tout ça dans le passé. Je suis loin de tout. Le covid m’empêche de voir ma famille enceinte (ah oui parce que finalement, vous connaissez la suite de l’histoire, la pandémie ne s’est pas arrêtée après l’été bien au contraire, donc je n’ai pas pu aller en Espagne/en France et mes parents n’ont pas pu venir nous rendre visite non plus). Je ne peux tout simplement PAS faire une césarienne seule. On parle avec ma sage-femme d’essayer de demander une « exception » si jamais, effectivement, je devrai subir une césarienne. Qu’il serait très probable qu’elle ne soit néanmoins pas acceptée, mais qu’on pourrait essayer…

Entre-temps, j’essaie de me calmer à nouveau, d’espérer que le placenta bouge. Il ne fallait que 2cm entre le col de l’utérus et le bord du placenta pour que la voie basse soit acceptée. J’étais à presque 1cm. Mon utérus avait encore beaucoup à grossir… il y avait une chance ! Zen…

Et encore une fois, je ne sais pas par quelle magie, j’ai retrouvé ma paix intérieure et ai profité de chaque seconde de ma grossesse et de ce moment si intime avec mon bébé. Lors de tous mes moments de doute, j’ai été soutenue par ceux que j’aime : mon homme, ce pilier, tout d’abord, qui est juste parfait. Et ma famille, mes amis.

Puis vient la 4e échographie… le coeur qui bat la chamade. Alors verdict? Bah… non, le placenta n’a pas bougé. J’aurais bien une césarienne. Wow. Quelle pilule à avaler! Bon, le bon côté des choses c’est qu’entre temps, les restrictions covid se sont assouplies : Simon a pu venir a l’échographie, et il serait accepté le jour J de la naissance. Ouf. Plus besoin de mener un combat de ce côté là, déjà. Il sera avec moi. Mais quand même… je dois rentrer dans une phase d’acceptation énorme. Accepter ce que je ne peux pas changer. Un trimestre riche en émotions. La hâte de voir mon bébé, tellement mignonne, en bonne santé. La reconnaissance d’avoir eu une si belle grossesse, si parfaitement imparfaite. À part ce placenta mal placé, tout s’est SI bien passé. Aucun saignement, un bébé adorable et healthy, pas trop de douleurs, pas trop de fatigue, une super forme… Une hâte de la rencontrer. Mais une peur de ce jour J qui me semble être une grosse étape à franchir.

Puis une deuxième vague de covid… une menace qu’en plus, les restrictions rechangent. Que Simon ne puisse pas être là. Je ne sais pas où je trouve la force d’être zen, mais je la trouve. Je dors bien, j’accepte les douleurs de fin de grossesse avec bienveillance (douleurs pelviennes, douleurs aux mains à cause des enflements), je me repose, je fais plein d’activités créatives pendant mon congé mat. Je profite de ce moment si unique, qui n’arrive qu’une fois dans une vie : la première grossesse.

Je me renseigne sur la césarienne. J’essaie de voir le bon côté des choses. Je vais m’éviter des douleurs de contractions… bon, certes, j’aurais mal après, en post opératoire. Mais ce sera rapide. J’ai même pu choisir la date de la naissance, un luxe quand même! Mon lucky number. Je me rassure quant à ce que les médecins m’ont dit : mon cas est loin d’être critique. Mon placenta est NORMAL, il est juste trop bas, ce n’est pas de bol, mais ça arrive. Tout va très bien se passer.

J’essaie d’oublier mes démons qui me font penser aux autres complications que j’ai lues sur Google. J’ai demandé, je n’ai PAS ça. En plus, je n’ai eu aucun des symptômes embêtants du placenta praevia, pas de saignements, pas de soucis de développement bébé, rien. Pas d’alitement, pas de restrictions dans les mouvements. Tous les stades de prématurité passés… Vraiment une version « light » de la condition. En d’autres mots, cela aurait vraiment pu être pire!

Mais… comme toujours, une petite partie de moi a tendance à ne pas faire 100% confiance aux médecins, et a peur quand même. Qu’ils aient loupé quelque chose. Cette partie de moi, elle me fatigue ! Elle est irrationnelle. J’essaie au maximum de la taire. Je garde mon calme. Et heureusement Simon est le meilleur des hommes, il m’aide tellement ! Je peux tout lui dire. Et il trouve toujours les bons mots pour me rassurer. Sans compter ma douce maman, ma famille en général et mes amis qui sont au top.

À quelques jours de la grande rencontre… Un cocktail inédit de hâte et d’appréhension.

J’ai si hâte de la rencontrer… si vous saviez. Je compte les jours.

En même temps, j’ai vraiment hyper peur de ce jour qui me semble être une vraie étape à franchir. Moi qui n’ai jamais été opérée, qui ne suis jamais malade (je touche du bois!), qui n’ai jamais été vraiment médicalisée, j’appréhende beaucoup ce jour.

C’est un 50-50. Hâte d’y être. Mais vraiment pas hâte d’y être en même temps.

Par contre, 100% hâte d’être au « juste après ». Le moment où l’heure de la césarienne sera passée, où j’aurais mon petit amour contre moi, et où tout sera fini. Je l’aurai fait. J’aurais donné naissance à mon bébé en mode guerrière, complètement aux antipodes de ce que je visualisais dans mon idée de l’accouchement parfait. J’aurais appris à accepter. Accepter qu’en matière de maternité, on ne peut de toute façon jamais rien contrôler.

Chaque grossesse, chaque accouchement est unique. On a toutes nos trucs. Rien n’est prévisible. Alors, autant lâcher prise. Une belle première leçon dans mon voyage vers mon nouveau rôle de maman. Un rituel initiatique.

J’essaie de ne pas trop penser a la seconde vague de Covid… pour le moment, les restrictions pour que le papa assiste n’ont pas rechangé. J’espère de tout mon coeur que cela restera le cas, et que mon homme pourra être a mes côtés en ce jour si spécial. Si magique. Si flippant en même temps.

J’essaie aussi de mettre au maximum de côté mes peurs, qui ont été uniquement alimentées par Google et ne font aucun sens. Les médecins ont été clairs : tout va bien, tout ira bien. Je me répète cela 100 fois par jour. Je médite. J’en parle, je verbalise.

J’essaie aussi de ne pas me focaliser sur ce Covid qui m’a empêché de voir ma famille et mes amis enceinte. Moi qui suis si proche de mes parents… si on m’avait dit cela, il y a quelques années, je ne l’aurais pas cru. J’essaie de ne pas trop penser à l’après-naissance, au confinement… j’espère qu’ils pourront vite venir nous voir et rencontrer leur petite fille.

J’ai rédigé mon plan de naissance pour l’hôpital. Une césarienne, je l’ai maintenant compris, ça peut aussi être un moment magique, si tout se passe bien. Je vais faire le maximum, aller chercher les ressources dans tout mon être pour être FORTE ce jour-là, zen, relax, et maximiser les chances que tout se passe pour le mieux. Dans le calme. Dans la maîtrise. Comme je l’ai été tout au long de ma grossesse. Calme et zen. Pour moi, et aussi pour mon bébé. Je ne voulais pas qu’elle ressente ma peur, mon stress. Et à part deux ou trois crises de larmes, je peux le dire aujourd’hui, je suis vraiment fière de moi : j‘ai mega géré ! 

Je réalise ma chance d’avoir une possibilité de prévoir mon accouchement, finalement… que toutes les femmes n’ont pas. Moi, quelque part, j’ai la chance d’avoir pu me préparer. D’éviter le stress de l’urgence. En effet, on n’est jamais à l’abri d’une césarienne en urgence, qui peut être déjà plus traumatisante. Je réalise aussi ma chance d’avoir eu une si belle grossesse, un bébé en bonne santé, et d’être tombée enceinte si facilement.

Et qui sait… si ça se trouve, je vous écrirais bientôt un article pour vous raconter le jour de la naissance, de ma douce césarienne, qui se sera déroulée à merveille. Je l’espère sincèrement ! Réponse dans très peu de jours. Et attendant, je visualise mon bonheur d’avoir ma petite fille contre moi, en peau à peau, et j’ai HÂTE !

Merci de m’avoir lue, et à très vite pour de nouvelles aventures… à 3 :).

6 Commentaires

  1. Mylène
    novembre 29, 2020 / 9:54 AM

    Un tellement beau récit … d’aussi bien avec ses parts d’ombres que de lumière… la vrai réalité de la grossesse quoi !
    Tu as été très forte et tu peux être fière, maintenant tu sais que bébé É arrive et nous l’attendons tous (oui oui ici nous aussi ahaha mon chéri me le rappelle J-…. pour Aurélie) ahahaha Ce sera une petite princesse magnifique et Simon et toi des parents merveilleux !!! Et tu verras que cet accouchement si inattendu finalement sera rapide !
    ❤️ Et puis viendra l’après avec elle dans vos bras et tu oublieras tout !!!

    (Pas: j’ai du coup eu au total 10 écho ahahaha sur 9 mois )

    • Aurélie Plumedaure
      Auteur / autrice
      décembre 23, 2020 / 6:44 PM

      Et bien tu as eu raison ma Mylène <3 tout s'est divinement bien passé et mon dieu, tout a tellement valu le coup. Maintenant qu'elle est avec moi tout cela me paraît une autre vie ! Et ma vie maintenant = que du bonheur !
      Hâte que ton petit prince arrive et que toi aussi, tu vives cela !

  2. novembre 29, 2020 / 1:58 PM

    Un très beau récit ! Je ne peux qu’imaginer ce que tu as senti tout au long de ces mois, mais je trouve que c’est une très bonne idée que d’en garder des traces. A bientôt petite E !

    • Aurélie Plumedaure
      Auteur / autrice
      décembre 23, 2020 / 6:43 PM

      Merci ma belle <3 que tout ceci me parait loin maintenant qu'elle est avec moi. Tout en a valu le coup a 10000%!

  3. Cécile (@ashevilleinfrench)
    novembre 29, 2020 / 4:23 PM

    Je pense que les médecins auraient pu te donner un peu plus d’information aux début. Alors certes dans 99% des cas, ça change tout seul, mais ils devraient savoir qu’avec internet on se renseigne non?

    C’est bien que tu es pu profiter de ta grossesse et faire la paix avec la naissance programmée. La naissance c’est un peu comme la fête du mariage, un moment court, une étape dans le reste de votre vie.

    • Aurélie Plumedaure
      Auteur / autrice
      décembre 23, 2020 / 6:43 PM

      Merci ma belle <3 la naissance c'était le premier jour du reste de ma vie, je suis tellement heureuse depuis avec ma petite merveille.
      Plein de bisous !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.